Transition écologique : un lexique pour agir

La transition écologique n’est plus une option, mais une nécessité pour les entreprises, y compris les TPE et PME. Face à l’urgence climatique et aux attentes croissantes des consommateurs, les modèles économiques traditionnels sont remis en question. RSE, économie circulaire, régénérative, décroissance… : ces concepts, souvent perçus comme réservés aux grands groupes, sont en réalité accessibles à toutes les structures, à condition de les adapter à leur échelle et à leur territoire. Comment les dirigeants de TPME peuvent-ils s’emparer de ces leviers pour concilier performance économique et impact positif ? Tour d’horizon des modèles, de leurs enjeux et des pistes concrètes pour agir localement.


Présidente
19/10/2025

Qu’est-ce que le Développement durable ?

Le développement durable est un concept large et transversal, qui vise à concilier progrès économique, justice sociale et respect de l’environnement. Cela signifie agir aujourd’hui sans compromettre les ressources de demain : par exemple, une scierie qui gère ses forêts de manière durable (en évitant la surexploitation), forme ses employés aux gestes éco-responsables et vend son bois en circuit court contribue activement au développement durable. Ce modèle n’impose pas de révolution, mais une réflexion globale sur les impacts de son activité, des matières premières jusqu’à la fin de vie des produits.

L’avantage de la notion de « développement durable » est qu’elle offre un cadre flexible, adaptable à tous les secteurs. Une entreprise de nettoyage peut ainsi passer aux produits écologiques, une boutique en ligne opter pour des livraisons groupées, et un restaurant supprimer le gaspillage alimentaire.

Les consommateurs et les institutionnels (collectivités, donneurs d’ordre) sont de plus en plus attentifs à ces démarches : Selon le Baromètre de la Consommation Responsable (2024) GreenFlex et ADEME, 65% des Français estiment que produire autrement ne suffit plus et qu’il est nécessaire de produire moins. De plus en plus de consommateurs attendent des entreprises qu’elles revoient leurs modèles économiques.

Pour les entreprises, c’est donc une opportunité de se positionner sur un marché en pleine mutation, tout en sécurisant leur activité face aux réglementations futures (comme la loi AGEC ou les critères RSE dans les appels d’offres).

Transition écologique, quésaco ?

La transition écologique désigne le passage progressif d’une économie basée sur l’exploitation intensive des ressources à un modèle sobre, résilient et respectueux des limites planétaires. Pour une entreprise, cela peut prendre plusieurs formes : décarboner ses activités (en passant aux énergies renouvelables), innover pour réduire son impact (emballages réutilisables, mobilité douce), ou encore s’adapter aux changements climatiques (en sécurisant ses approvisionnements locaux). Un restaurant qui remplace ses fournisseurs lointains par des producteurs régionaux, installe des panneaux solaires et supprime les ustensiles en plastique est un parfait exemple de transition écologique en marche.

Cette transition n’est pas une option, mais une nécessité : les réglementations se durcissent (interdiction du plastique à usage unique, obligation de tri des déchets), et les attentes des clients évoluent rapidement. Pour les entreprises, cela représente à la fois un défis et une chance : celles qui anticipent ces changements peuvent gagner en compétitivité, tandis que celles qui tardent risquent de se faire distancer.

Heureusement, des aides existent : subventions pour la rénovation énergétique, accompagnement par les chambres consulaires, BPI France ou l’ADEME, et réseaux d’entreprises engagées (comme Les Entrepreneurs d’Avenir). La transition écologique n’est pas un sprint, mais un marathon collectif – et chaque petite action compte.

S’engager dans l’économie circulaire

L’économie circulaire repose sur un principe simple : rien ne se perd, tout se transforme. Contrairement au modèle linéaire (« extraire, fabriquer, jeter »), elle vise à boucler le cycle de vie des produits en optimisant l’utilisation des ressources. Pour une entreprises, cela peut signifier réparer plutôt que remplacer, revendre ses chutes de production, ou encore mutualiser ses déchets avec d’autres entreprises locales. Un exemple frappant est celui d’un garagiste qui propose des pièces de rechange d’occasion garanties, recycle les huiles usagées et loue des outils à ses clients plutôt que de les vendre. Ces pratiques réduisent non seulement les coûts, mais elles répondent aussi à une demande croissante de durabilité de la part des consommateurs.

Adopter l’économie circulaire, c’est aussi innover dans son modèle économique. Une menuiserie peut ainsi développer une gamme de meubles en bois recyclé, ou un traiteur proposer des contenants consignés. Les bénéfices sont multiples : réduction des déchets, économies sur les matières premières, et création de nouveaux revenus (via la revente ou la location). L’ADEME propose une cartographie des acteurs de l’économie circulaire sur son site : https://longuevieauxobjets.ademe.fr/lacarte

L’économie circulaire n’est pas une contrainte, mais une opportunité de repenser son activité pour la rendre plus résiliente et compétitive, tout en contribuant à la protection de l’environnement.

De la transition à la RSE…

La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est souvent perçue comme une démarche complexe réservée aux grandes entreprises, alors qu’elle est avant tout une question de bon sens et d’engagement progressif. Pour une TPME, la RSE commence par des actions simples mais impactantes : trier ses déchets, privilégier des fournisseurs locaux, ou encore former ses salariés à des pratiques éco-responsables. Par exemple, une boulangerie qui achète sa farine auprès d’un moulin régional, réduit ses emballages plastiques et propose des formations à ses apprentis sur les économies d’énergie pratique déjà la RSE sans le formaliser. L’enjeu n’est pas d’obtenir un label (même si des certifications comme Engagé RSE ou B Corp peuvent valoriser la démarche), mais de créer de la valeur partagée : pour l’entreprise, ses clients, ses salariés et son territoire.

Concrètement, la RSE permet aux petites structures de se différencier sur un marché de plus en plus exigeant. Pour les entreprises, cela peut se traduire par une meilleure fidélisation de la clientèle et une réduction des coûts (énergie, matières premières). Des outils gratuits, comme le diagnostic RSE proposé par les Chambres de Commerce ou l’ADEME, permettent d’identifier des axes d’amélioration adaptés à la taille et au secteur de l’entreprise. L’objectif ? Agir à son échelle, sans se décourager, en commençant par une ou deux actions phares avant d’élargir sa démarche.

S’engager pour le vivant : l’économie régénérative

L’économie régénérative va un cran plus loin que l’économie circulaire : il ne s’agit plus seulement de limiter les dégâts, mais de restaurer activement les écosystèmes et les communautés. Ce modèle s’inspire des mécanismes naturels pour créer un impact positif net sur l’environnement et la société. Par exemple, une entreprise de paysage qui plante des haies bocagères chez ses clients ne se contente pas de végétaliser : elle recrée des habitats pour la biodiversité, stocke du CO₂ et améliore la qualité des sols. Pour les TPME, cela peut aussi passer par des partenariats avec des agriculteurs locaux en agroécologie, ou par la restauration de zones dégradées (comme un cours d’eau ou une friche).

Ce modèle demande une vision à long terme et une collaboration étroite avec les acteurs du territoire. Si on reprend le modèle de la boulangerie, elle pourrait ainsi s’associer à une ferme en agriculture régénérative pour ses approvisionnements en blé, tout en reversant une partie de ses bénéfices à des projets de reforestation locale. Les résultats ? Une meilleure résilience face aux crises (climatiques, économiques), une image renforcée auprès des clients, et une contribution tangible à la santé des écosystèmes. Si l’économie régénérative peut sembler ambitieuse, elle offre aux entreprises engagées un levier puissant pour se différencier et créer du lien avec leur environnement.

Aller plus loin encore et repenser la décroissance

La décroissance est un concept souvent mal compris, car il ne s’agit pas de récession subie, mais d’un choix volontaire de réduire la production et la consommation pour vivre mieux avec moins. Pour une entreprise, cela peut signifier repenser son modèle pour privilégier la qualité à la quantité : un atelier de couture qui limite sa production pour se concentrer sur des vêtements sur mesure, durables et réparables, ou un café qui supprime les gobelets jetables et réduit ses horaires pour améliorer la qualité de vie de ses employés. L’idée n’est pas de freiner l’activité, mais de la rendre plus sobre et plus humaine, en se recentrant sur l’essentiel.

Cependant, le terme « décroissance » peut effrayer, car il évoque une réduction pure et simple. Beaucoup d’entreprises préfèrent parler de « sobriété heureuse » ou de « croissance sobre ».

Par exemple, une entreprise de conseil peut décider de limiter son nombre de clients pour mieux les accompagner, ou un artisan de refuser les commandes trop éloignées pour réduire son empreinte carbone. Ces choix, s’ils peuvent sembler contre-intuitifs, permettent souvent de réduire les coûts cachés (stress, gaspillage, turnover) et de renforcer la satisfaction client. La décroissance n’est pas un renoncement, mais une recherche d’équilibre entre performance économique et bien-être collectif.

Quel est votre niveau d’engagement ?

♦ Votre avancée dans le développement durable

a) « Je fais ce que je peux, mais je ne sais pas par où commencer pour structurer ma démarche. »Niveau : IntuitifProchaine étape : Utilisez un outil simple (ex : test ADEME) pour identifier vos forces et axes d’amélioration.

b) « J’ai des actions ciblées (ex : énergies vertes, produits bio) et je communique dessus. »Niveau : StructuréProchaine étape : Alignez votre démarche sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) et formez vos équipes.

c) « Le développement durable est au cœur de ma stratégie, avec des objectifs mesurables et des partenariats durables. »Niveau : IntégréProchaine étape : Devenez mentor pour d’autres entreprises ou labellisez-vous RSE.

♦ Votre engagement dans la transition écologique

a) « Je suis conscient des enjeux, mais je ne sais pas comment adapter mon activité. »Niveau : ObservateurProchaine étape : Participez à un webinaire (ex : CCI, CMA, ADEME) ou demandez un diagnostic gratuit pour identifier des actions clés.

b) « J’ai réduit mon empreinte (énergie, déchets) et j’innove pour m’adapter (ex : livraisons groupées). »Niveau : ActifProchaine étape : Calculez votre bilan carbone et fixez un objectif de réduction (ex : -20 % en 2 ans).

c) « Ma transition est en marche : énergies renouvelables, mobilité douce, et résilience face aux crises. »Niveau : LeaderProchaine étape : Inspirez votre écosystème (ex : organiser un événement local sur la transition) ou visez la neutralité carbone.

♦  Votre pratique de l’économie circulaire

a) « Je jette mes chutes ou mes invendus… Je n’ai pas le temps de m’en occuper. »Niveau : DébutantProchaine étape : Identifiez 1 flux de déchet à réduire (ex : donner vos chutes de tissu à une recyclerie locale) ou testez la vente de produits d’occasion.

b) « Je répare, je revends une partie de mes invendus et j’achète du matériel reconditionné. »Niveau : IntermédiaireProchaine étape : Explorez l’écologie industrielle (ex : mutualiser vos déchets avec une entreprise voisine) ou lancez un service de location/réparation.

c) « Mon modèle repose sur le réemploi, la consigne ou l’upcycling, avec des partenariats pour boucler les cycles. »Niveau : ExpertProchaine étape : Devenez référent en économie circulaire (ex : animer un atelier dans votre secteur) ou innovez avec des matériaux 100 % recyclés.

♦ Votre relation à la RSE

a) « Je ne connais pas vraiment la RSE, mais je trie mes déchets et j’éteins les lumières en quittant l’atelier. »Niveau : DébutantProchaine étape : Réalisez un diagnostic RSE gratuit (via votre chambre consulaire ou l’ADEME) pour identifier 2-3 actions simples à mettre en place (ex : achats locaux, charte éthique).

b) « J’ai une charte RSE affichée, je forme mes salariés aux éco-gestes et je communique sur mes engagements. »Niveau : IntermédiaireProchaine étape : Mesurez l’impact de vos actions (ex : bilan carbone simplifié) et visez un label (Engagé RSE, Éco-Défis).

c) « Ma démarche RSE est intégrée à ma stratégie, avec des indicateurs de suivi et des partenariats locaux (ex : insertion, biodiversité). »Niveau : AvancéProchaine étape : Devenez ambassadeur en partageant votre expérience (réseaux professionnels, salons) ou visez une certification.

♦ Votre rapport à l’économie régénérative

a) « Je ne vois pas comment mon activité pourrait ‘régénérer’ l’environnement… »Niveau : DécouverteProchaine étape : Participez à un atelier sur la biodiversité locale (ex : avec une association) ou plantez des arbres via un programme comme EcoTree.

b) « Je soutiens des projets locaux (ex : agriculture bio) et j’ai végétalisé mon espace. »Niveau : EngagéProchaine étape : Mesurez votre impact positif (ex : tonnes de CO₂ capturées) et communiquez dessus pour inspirer vos pairs.

c) « Mon activité restaure activement les écosystèmes (ex : haies plantées, sols régénérés) et je collabore avec des acteurs du territoire. »Niveau : PionnierProchaine étape : Créez un collectif d’entreprises régénératives ou partagez votre modèle via des conférences.

♦ Votre position face à la décroissance

a) « Réduire mon activité ? Hors de question, je veux grandir ! »Niveau : RéticentProchaine étape : Explorez la sobriété heureuse (ex : supprimer le superflu pour gagner en qualité de vie) ou testez un jour sans gaspillage par mois.

b) « Je limite mes déchets et je privilégie la qualité à la quantité, sans me priver. »Niveau : ÉquilibréProchaine étape : Expérimentez un projet « low-tech » (ex : outils manuels au lieu d’électronique) ou réduisez vos horaires pour améliorer l’équilibre vie pro/perso.

c) « J’ai repensé mon modèle pour le rendre sobre (ex : moins de clients, mais plus engagés) et j’en mesure les bénéfices. »Niveau : ConvaincuProchaine étape : Partagez votre expérience pour démystifier la décroissance (ex : article, podcast) ou lancez un groupe de réflexion avec d’autres entrepreneurs.

Votre profil dominant

  • Majorité de réponses « a » : Débutant motivé → Commencez par 1 ou 2 actions simples (ex : tri des déchets, achats locaux) et formez-vous via les ressources gratuites (CCI, ADEME).
  • Majorité de réponses « b » : Engagé en progressionStructurez votre démarche (indicateurs, communication) et visez un label ou une certification.
  • Majorité de réponses « c » : Expert inspirantPartagez votre savoir (réseaux, mentorat) et innovez pour aller plus loin (ex : économie régénérative, neutralité carbone).

Quel est le premier pas concret que vous pourriez réaliser cette semaine pour passer au niveau supérieur ? Partagez-le en commentaire !


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